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Tous à la belle étoile

[juin 2023, semaine 146 - Parc national d'Ifrane, Maroc] ✎Tao
Parfois on rêve de sa vie, où on vit dans son rêve... Et comme vivre, on aime le faire ensemble... les rêves aussi, on aime les partager. Surtout, quand ils sont super farfelus et bizarres ! La belle étoile aide à imaginer des aventures...

C'est moi qui parle ✎Tao pour 7x7

Comme tu te doutes sûrement, je dors toujours à la belle étoile ! Et je ne suis pas le seul camion. Les hangars, c’est pour les voitures qui ne supportent pas l’aventure pleine de boue et de poussière ! Moi, je suis fier de chacune de mes rayures !

Mais pour ma famille, ce n’est pas pareil. Parfois, ils dorment dehors, mais juste 3 à fois et non pas comme moi avec les roues bien par terre, mais sur ma terrasse, à 3m de hauteur. Par exemple la nuit dernière, c’étaient Enzo, Cailin en Denisa. J’étais entouré de cèdres magnifiques qui nous offraient leur ombre bien agréable.

(Le bâtonnet à droite est pour ne pas tomber!)

En ce moment, je me suis enfoncé encore un peu plus dans la forêt. Aussi loin que je ne puisse viser avec mes phares, je ne vois que des cèdres. Tout près de moi, mon équipe à monté un feu de camp. Les enfants partent dans toutes les directions ramasser du bois sec. Les garçons creusent un trou, c’est là qu’on fera le feu. Sur le programme du soir : des toasts et des croque-monsieur suspendus dans les flammes. Des questions profondes remplissent l’air. « Quand le soleil ne sera plus là, il y aura une lumière comme dans la nuit? » … « Et s’il n’y avait aucune forme de vie dans l’univers, sauf sur notre planète? » … « Et après, si un jour ça disparait? »
Personne n’a envie que ça s’arrête, mais il se fait très très tard. « Et si nous dormions tous autour du feu ? Ouiiiii! » Moi, je suis déjà bien placé. Les autres forment un demi-cercle en face de moi. C’est tout un travail ! Ils sortent les matelas, draps, sacs de couchage, coussins, gourdes, anti-moustiques… Finalement, 6 lits sont installés. À côté de moi, un tas de bois attend de rejoindre le feu pendant la nuit (au cas où les animaux sauvages voulaient nous attaquer…).

Chacun rentre dans son sac et la papote continue. Cailin persévère dans son intérêt pour les constellations. Naomi aimerait bien aussi, mais la journée était si dense, qu’elle s’endort toute de suite. Une étoile filante ! Je peux faire un voeux, pourvu que toutes nos journées ressemblent à celle-ci… Enzo est plein d’idées « Je n’ai pas vu l’étoile tomber, mais c’est pas grave, je verrai la suivante… » … « Ça serait cool s’il y avait aussi un Tao dessiné dans le ciel ! » Qu’est-ce qu’Il adore cette aventure de dormir autour du feu ! Sa dernière phrase du soir est « Je ne peux pas dormir, je ne suis pas fatigué… » et puis… plus rien ;-).

Le matin, le réveil du soleil sonne à 8h, un record !
Enzo est hyper réveillé en un rien de temps, comme d’hab. « Et si on faisait un échange de rêves ? Au juste… tu as eu un rêve, maintenant ou plus tôt ? » Denisa répond que « OUI !!! »
Enzo : « Alors, je commence. On était allé au magasin, Naomi, Cailin, maman et moi… Arthur et papa sont restés dans Tao. Quand on est revenu, l’herbe autour de Tao avait poussé comme ça (il  montre avec sa main) elle était haute comme Tao ! Et il y avait des loups. Les loups montaient… hop hop… sur Tao. J’ai fait … PAF!!! avec la pelle et le loup a fait BOINK!!! … et papa aussi. Et Naomi  faisait ça (il montre comment elle retirait son pied et donnait un coup au loup, s’imaginant sur le toit de Tao) disait «OUF! Il m’a raté ! Et là, c’est fini. Et toi ? »

Denisa a du mal à sortir de ses rêves, qui ont été si vivants, irréels et réalistes à la fois :
« Nous étions juste avant la frontière avec le Sénégal. Papa avait dit que ça nous prendrait 2 mois d’arriver au Sud du Maroc, mais contre toute attente, nous y étions déjà, donc on ne savait pas trop quoi faire avec ce temps gagné sur l’itinéraire. Il y avait plein de voyageurs arrêtés en bord de mer, avant le passage à Sénégal, qui se faisait par un long pont qui menait vers une ville fortifiée avec des hautes enceintes. C’était ça, là-bas, l’entrée au Sénégal. Deux étudiants blancs nous faisaient du théâtre en costume de loup. Ils nous racontaient qu’à chaque fois qu’ils n’avaient plus d’argent, ils venaient ici pour gagner un peu d’argent comme des loups déguisés. Ça rapportait bien, car avant la frontière, les voyageurs n’avaient encore aucune idée de la valeur de l’argent plus au Sud. En quelques semaines ils avaient assez d’argent pour repartir au Sénégal y vivre pour quelques mois. On y retrouvait aussi notre ami Alex, parmi un grand groupe de voyageurs. Ils voulaient partir en excursion désert au Sénégal et nous n’arrivions pas à nous décider si on allait les rejoindre ou pas. Apres cette frontière, à Sénégal, on montait toutes les voitures (et camions) sur un petit train à vapeur tout mignon pour parcourir les premiers kilomètres du Sénégal par trop sécurisés. Je partis acheter des nouveaux boutons pour la chemise d’Arthur. J’entrais dans une énorme salle avec de grandes vitrines autour. Dans les vitrines, les boutons étaient rassemblés par type dans de grands seaux. Je voulais en acheter, mais la dame en djellaba me répondit très irrité qu’ils ne vendaient pas des boutons. J’étais vexée, et je répondis, qu’elle aurait pu me le dire normalement, sans crier, que je ne pouvais pas savoir ! Dehors, je retrouvais le groupe de touristes qui partait finalement en excursion désert du mauvais côté de la frontière. Au milieu de leur groupe, il trainaient une petite fille sur un mini-traineau dans le sable, ils pensaient ainsi la faire passer en clandestine. Ils avaient tous des énormes turbans sur la tête, avec des grosses boules enroulés, atteignant une largeur totale de 50cm (ça faisait penser à la reine des guerres des étoiles). Petr en avait aussi un sur sa tête. On suivait le groupe, mais Petr voulait acheter des pâtisseries locales, des grosses cornes en forme de cylindre toutes moues faites d’une pâte de bananes. Mais il ne le fut pas, car il trouvait que c’était abuser, si cher. Et c’est là, que je me réveillais… »

Cailin nous rejoins dans les rêveries : « Moi, dans mon rêve, je m’étais transformée en constellation dans le ciel, j’avais une forme de coeur et je voyais la planète du haut du ciel. C’était beau ! »

Tu vois, debout comme endormis… nos esprits sont remplis des aventures qui nous arrivent, ou sinon de ceux, qui nous attendent encore… et de tous les éléments extraordinaires, qui font la vie de voyageurs. Les rêves finis, le matin nous rappelle à la vie réelle ! Arthur est déjà en train de chauffer tisane sur le trepied…

29.10.2023 20:30 Tao - Parc national d'Ifrane, Maroc
   
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