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11 nov. - une journée pleine de lumière

Chaque jour de notre voyage est différent. Il y en a, que j'aimerais oublier le plus vite possible, ou ceux qui me surprennent, ou ceux, comme celui-ci, que j'aimerais garder dans mon coeur pour toujours. Pas parce que ça serait un jour parfait, mais juste parce que je me suis sentie comblée de joie et de gratitude. De lumière.


Dans mon mi-someil, j'entends Petr se lever (tout seul et tout doucement), ranger les affaires qui trainent par-ci par-là, le claquement de la porte, et puis, le bruit du moteur qui se rechauffe. Il est encore nuit, ou presque. Arthur et Cailin descendent du lit du haut, car nous leur avons interdit d'y être quand on roule. Ils se chamaillent un peu avant de trouver une place en bas. Pas évident, quand nous sommes allongés à 5 sur le lit du bas. 1,80m est beaucoup, mais divisé par 5... Le duo Petr et Tao nous mettent en route. 

Petr me dit plus tard, combien il aime ces déplacements matinaux, quand tout est calme.. À 6 dans un camion, on apprend à apprécier le calme ! Tao ronronne doucement et ses chers enfants ronflent derrière (ou font semblant de dormir pour qu'on les laisse tranquils avec l'école). Au début, il y a la brume partout, les montagnes, les petites routes abandonnées... Et puis, le soleil se lève avec ses tons de jaune, orange, rouge... 

Enzo aussi fait très attention aux couleurs. C'est lui qui dort à côté de la fenêtre et surveille le lever du soleil pour l'annoncer à tout l'équipe. Ce matin, il se réveille de super-bonne humeur, à croquer ! S'il ne m'avait pas interdit les bisous (et parfois même les câlins), je l'aurais couvert de douceur, mais bon, mon petit bonhomme veut ressembler à son grand frère, donc : pas de bisous. 

Enzo a la fâcheuse habitude de passer d'un sommeil d'ange à un éveil les yeux grand ouverts en une fraction de seconde. Il ouvre le rideau pour vérifier la lumière dehors. « Non, il ne fait pas encore jour » conclut-il. (En fait, il y a juste de la brume et il n'a pas vu le soleil.) Il se rendort. Ouf, encore quelques minutes de gagnées. 

Un peu plus tard, il re-regarde et c'est bon : orange, jaune, avec une lumière splendide qui touche les montagnes. Il est satisfait. Il m'indique avec la main de mettre ma tête sur son coussin, à côté de la sienne. Son sourrire est à fondre d'amour. Je lui caresse son visage et lui me fait la même chose. Je suis aux anges. Il faut que je reste attentive pour ne pas gâcher ce moment de grâce par un horrible bisou échappé à mon contrôle, mais je réussis. 
Donc, Enzo, au travail ! Maman est réveillée, il en restent encore 3 à faire renaître. Naomi a encore droit à une petite dose de douceur matinale, mais quand il arrive à Cailin et Arthur, il n'y en a plus. Il est en pleine forme en train de tapper sur le dos de Cailin, car elle ne veut pas bouger ! Pas méchamment, mais avec de l'énergie quand-même. Elle ne tient pas longtemps, la pauvre... Juste à temps Petr et Tao s'arrêtent dans un petit col en pleine montagne, au soleil. Il fait chaud, rien autour, nous sommes seuls... Quelle beauté! 

Nous décidons d'y rester et de commencer par un peu d'école et les enfants choisissent leurs activités. Comme toujours, Petr et moi essayons, avec plus ou moins de succès, de faire plusieurs choses à la fois. Petr s'est mis dans la tête qu'il peut avancer sur le site web pendant qu'il fait géo avec Arthur et maths avec Cailin, et moi, j'accompagne le projet d'arbre généalogique de Naomi, en essayant d'éviter la tablette à Enzo et de ranger les affaires pour pouvoir sortir la machine à coudre. Quoi dire, l'intention est belle et plus importante que le résultat. 

Aujourd'hui, l'atmosphère est agréable. Tout le monde est motivé, les enfants ont choisi des tâches qu'ils aiment et maitrisent (ça aide ;-) et ils sont même plutôt autonomes, ce qui est libérateur pour des parents surmenés ! J'adore quand c'est calme et tout le monde travaille avec entrain sur son projet. En ce cas, je me régale dans l'énergie qui remplit l'espace. 

Après quelques heures de réorganisation, je réussis à libérer suffisamment d'espace pour coudre à la machine, comme j'avais promis à Cailin. Nous installons la machine dehors, en plein soleil. En débardeur (pas mal, pour novembre), nous y cousons ensemble. D'abord son tissu pour broder le logo de 7x7 family, et ensuite la housse pour son mini-piano, un projet qui nous attend depuis des mois... Elle adore coudre, comme moi, et elle chantonne, ce qui remplit la nature autour. Le projet prend un peu de temps, ce qui me permet d'observer combien Cailin est devenue habile en couture à la machine. Elle réussit à fabriquer sa housse pratiquement seule ! Nous sommes particulièrement contentes quand nous réussissons à la décorer avec son nom en rubans. Maintenant il ne lui reste que d'y fixer les deux clés de sol et il sera fini. Complicité, créativité, harmonie... 

Fini l'atelier, fini l'école, on range!  Une grande partie de nos jours est dédiée au rangement, car l'espace se remplit ultra-vite et comme la vie est changement, pas tout objet réussit à trouver sa place, ce que ne facilite pas les choses. Vu l'étendue des projets de ce matin, ça nous prend pas mal de temps, mais nous somme motivés, car nous allons partir pour... la surprise, annoncée depuis hier. 
 

Une demi-heure plus tard nous sommes là : aux sources chaudes romaines. Voilà une super façon d'apprendre culture et histoire à la fois ;-) On se met vite en maillot de bain (Enzo tout nu comme toujours, rien à faire, notre Maugli n'est pas habillable...) et Hop! dans l'eau. La première piscine est brulante! Le monsieur dedans nous a prévenu, mais on veut tout tester nous-mêmes. Il nous indique la piscine de chaleur moyenne, super ! Les enfants sont vifs et enthousiastes, et même quand ils essayent fort de chuchoter bas, ça reste un peu bruyant pour des oreilles adultes savourant le calme, immergé dans l'eau en pleine nature. Les autres personnes se réorganisent vite suivant leur envie de vie ou de calme... Heureusement, tout se passe paisiblement, chacun fait de son mieux. J'adore l'eau chaude naturelle, c'est juste trop cool ! Vu mon énorme motivation de rester dans ce bain de bonheur, je réussis même (pour une fois) à défendre mes limites avec mes enfants : je leur annonce que je vais rester dans l'eau chaude autant que j'ai envie. Quelques grognements, mais ils finissent par vivre avec. 

On rentre dans l'eau, on en ressort... Il fait si doux qu'Enzo peut courir autour tout nu sans attraper un rhume... Et notre petit bonhomme, qui craint les bains, finit même par l'aimer ! Mais pas «juste comme ça». 

À côté des grandes piscines, des baignoires en pierre sont rangées par 2 pour permettre un peu d'intimité et aussi que ton eau soit à une température choisie, car on peut réguler l'entrée d'eau chaude en déplaçant des pierres. Les enfants en profitent pour préparer un protocole digne de thérapie. Le projet s'appelle « On aide Enzo rentrer dans l'eau chaude ». Au début, il le mettent dans une petite baignoire à l'eau froide. Naomi y joue avec lui pour qu'il s'amuse. Petit à petit, ils font couler de l'eau chaude dans sa baignoire sans qu'il s'en rende compte... La baignoire à côté est plus chaude, donc ils peuvent tous jouer ensemble et ils prennent des tours de rôle dans la baignoire plus froide d'Enzo. À la fin, l'eau est chaude partout et Enzo a adopté sa baignoire ! C'est trop mignon à voir, comment ils s'occupent tous ensemble de leur petit frère. 

Un peu plus tard, je meurs de rire. Nous sommes tous les six entassés dans deux baignoires-jumelles (chacune pour une personne, je répète), contents d'être tous ensemble à savourer le chaud ! Même quand nous avons de l'espace à volonté, nous choisissons d'être l'un sur l'autre comme des chatons. On voit que nous avons l'habitude d'un espace partagé réduit. :-))

Le soir, Petr nous prépare un diner créatif : la raclette à l'espagnole. Beaucoup de brocoli, pommes de terre et un fromage typique espagnol qui, pour l'occasion, est tranformé en fromage à fondre. Évidemment, le repas est assez agité, un tel mange trop vite, un autre se sert plus à lui-même, les brocolis changent d'assiette, les fromages n'arrivent jamais assez vite, Petr ne réussit pas trop à manger lui-même... donc tout va bien ;-)
 
Pour finir la super-journée, il ne manquait plus qu'à faire la vaisselle (les enfants bien évidemment), les lits et ils avaient promis de regarder un film ensemble et de nous laisser travailler sur le site web en anglais, qu'on prépare. Je ne vais pas mentir, le soir n'est pas si idéllique que le reste de la journée. Je m'énerve à un moment, il y a même des cris... mais l'orage passe vite et nous finissons quand-même avec un film sur le lit du haut, et les parents en bas. Petr remanie le site et moi, j'écris ce petit texte. Je suis contente.

22.11.2021 15:43 Denisa
   
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