Il était une fois…
... 1 rêve (+ 2 parents utopistes…)Ou comment nous l’avions imaginé au début
Quand nous avons commencé, tout semblait clair. On allait faire un Tour du Monde en famille, comme d’autres l’avaient fait avant nous. La préparation, elle allait se faire pendant qu’on était encore bien ancré dans notre vie d’avant : papa au travail, maman avec bébé, et tous ensemble “au boulot” et enthousiastes d’y consacrer (tout?) notre temps libre. On se disait que ça prendra le temps que ça prendra. La vie nous avait déjà emmené à expérimenter avec l’école à la maison, on serait donc bien préparé le moment de notre départ. Nous avions longtemps vécu une vie simple, mettant de côté une grande partie de nos revenus pour pouvoir un jour nous acheter une maison, mais à présent, un autre choix avait plus de sens pour nous : apprivoiser notre planète. Ainsi, les enfants pourront se construire non seulement avec l’expérience du voyage au fur des rencontres et découvertes, ils verraient leurs parents avec le courage de transformer leur rêve en réalité, de prendre des risques, de persévérer même si le choix de continuer semble difficile ou improbable… d’être vraiment présents auprès de leurs enfants, d’apprendre à vivre ensemble, s’écouter, se respecter… On rêvait aussi des enfants dont l’esprit resterait libre, conscient, critique et unique, et qui auraient intégré la voix / voie du coeur : suivre leur passion pleins de confiance en eux et au monde. Et les parents aussi, ils allaient pouvoir évoluer et qui sait? peut-être changer même de travail ou au moins le transformer pour aller vers une vie encore plus en accord avec leurs valeurs et pleine de sens.
(un peu plus tard) … 1 chemin
Ou ce qui s’est passé depuis
Les travaux sur Tao ont duré deux ans au lieu de 4 mois. Pendant ce temps, nous avons été mis à rude épreuve : jamais avant nous n’avons connu autant d’incertitudes, de doutes, de contretemps, des déceptions… Le plus grand deuil à faire a été celui de notre croyance que notre vie allait être tout le temps joyeuse et gratifiante, rien que par le fait de suivre notre rêve, de faire des choix cohérents et qui font sens pour nous et pour le futur de la planète, de vivre plus humblement et proches de la nature. Nous n’avions pas mesuré le poids de l’instabilitée, la perte des sécurités de base (revenu fixe, maison, intimité, amis et réseau social, soutien mutuel…). Nous n’avons pas non plus imaginé l’impact du temps qui passe (nous nous sommes donnés un espace de temps et ressources “limité” pour réaliser notre rêve) et les jugement négatifs, partant de la peur, de la famille et société, parfois très vifs et intrusifs. Nous nous sommes peu à peu épuisés et parfois même notre bienveillance naturelle était hors service. Bien-sûr, pas toujours, mais bien souvent quand même! D’où aussi notre décision de faire une “pause” et de nous installer pour quelques mois en Provence, pour reprendre courage pour la décision de partir enfin.
Donc nous continuons, petit pas par petit pas, à cheminer vers … notre rêve d’un grand Tour du Monde, vers un monde meilleur ou chacun aura sa place, sa passion. Notre aventure est “en route” même si nous sommes toujours en France, et que nous n’avons pas encore quitté l’Europe.
(bien plus tard) … 1 réalité
Ou notre plan actuel… plan ou improvisation?
Tao est prêt, nous aussi. Mais le monde?
Aujourd’hui, dire que la situation est “juste” compliquée semble presque trop optimiste ! Nous avons du mal à saisir toutes les conséquences de la pandémie sur le fonctionnement du monde et plus précisément sur notre projet. Serait-il possible de voyager ? Dans quels pays? Devra-t-on porter un masque ? Et en ce cas, les gens, aurait-il peur de nous ? Serait-il difficile, naturel ou voir impossible de rentrer en lien avec les personnes locales ? D’échanger ? De se rapprocher ? Des les inviter chez nous dans le camion?
Nous espérons qui si! L’échange, la curiosité, le jeu, les rêves, la santé… nous avons tous tant de choses en commun ! Nous voulons continuer à y croire, toujours et toujours. Aucune situation ne pourra empêcher la confiance, l’hospitalité, l’ouverture d’esprit, le lien humain d’exister. Le monde et ses habitants en ont besoin. Et peut-être que notre expédition pourrait aider à les rendre visibles ?
Notre objectif reste toujours de partir et de réaliser nos projets. Imaginez notre impatience après deux ans de préparatifs ! On ne peut simplement pas se faire à l’idée de ne pas partir, de ne pas utiliser le treuil, les plaques de sable, les caméras infra-rouge pour voir les animaux la nuit, les panneaux solaires, les toilettes sèches, la caméra et le micro pour faire des reportages…
L’itinéraire est moins important que le simple fait de voyager. Nous avons devant nous un espace de temps pour expérimenter, patienter et construire. Soit, la situation devient si complexe que nous choisirons un projet plus humble. Ou, et c’est ce que nous allons tenter, nous trouverons d’autres façons de “voyager et rencontrer” avec la mission de maintenir en vie la confiance et l’enrichissement mutuel, à envoyer des temoignages positifs d’un monde certes en crise, mais toujours aussi humain.
Donc à vrai dire, nous ne savons pas du tout ce que ça promet “oser vivre le voyage” ni où ça nous emmenera, ni s’il s’agira vraiment d’un voyage physique ou plus d’une aventure humaine. On espère les deux.